Après avoir crû d’un point en 2012 passant à 5,1% contre 4,1% en 2011, la croissance du produit intérieur brut (PIB) du Cameroun devra faire un nouveau bond pour s’établir à 6,1% en 2013, a annoncé le Premier ministre Philemon Yang lors de la présentation lundi à l’Assemblée nationale du prochain programme économique, financier, social et culturel national. « Tout en prenant en compte le contexte économique mondial, notre économie n’a cessé de de s’accroitre. D’un BIP 1.9% en 2009, nous étions à 3.2% en 2010, 4.1 % en 2011 et estimé à 5.1% en 2012. »
Ce programme économique, financier, social et culturel du gouvernement sera porté par un budget-programme, cette innovation cadre désormais dans son volet programme avec la loi de 2007 portant Régime financier de l’Etat. Ce budget est fixé, d’après les prévisions faites par le Premier Ministre, à 3. 236 milliards de francs CFA (environ 6,472 milliards USD), en augmentation de 15,6% par rapport au précédent établi à 2.800 milliards de francs CFA
Bien qu’en augmentation croissante depuis la reprise de l’ économie nationale en 2010 qui avait enregistré 3,2% après un net ralentissement en 2009 à 2% suite à la crise économique et financière mondiale ayant entraîné une baisse de la demande, ce taux de croissance envisagé demeure insuffisant pour favoriser l’ atteinte de l’émergence à l’horizon en 2035, a reconnu le chef du gouvernement face aux députés de l’Assemblée nationale
Pour 2012, l’objectif initial était de 5, 5% de croissance du PIB, qui est le taux moyen annuel recherché dans le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), adopté en 2009 comme cadre de référence de l’action gouvernementale pour la période 2010-2020.
En 2013, sur les 3.236 milliards de francs CFA préconisés par le projet de budget de l’Etat à l’examen à l’Assemblée nationale, le gouvernement se propose de mobiliser 2.912 milliards de ressources internes (contre 2.280 milliards en 2012) et 324 milliards de ressources externes, contre 249 milliards en 2012.
Les ressources internes se répartissent entre 1.957 milliards de francs CFA de recettes non pétrolières et 705 milliards de recettes pétrolières, tandis que les ressources externes sont ventilées entre 258 milliards d’emprunts, contre 183 milliards en 2012, et 66 milliards de dons (comme en 2012).
Une grande partie de ces fonds, soit 60,72% (61,42% en 2012), c’ est-à-dire 1.965 milliards de francs CFA, devra être consacrée aux dépenses directes de fonctionnement, pendant que 29,57% (28,28% en 2012) devront servir aux dépenses d’investissement, soit une enveloppe de 957 milliards et 9,70% (314 milliards) au règlement de la dette.
S’il se réalise, la croissance du PIB projetée à 6,1% au cours du prochain exercice budgétaire devrait dépasser la moyenne régionale de la Communauté et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC, que le Cameroun partage avec le Congo-Brazzaville, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine et le Tchad), établie à 5,6% par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).
D’où la recommandation d’accroître la qualité de la dépense publique, d’augmenter le taux d’investissement public et privé, de mener une analyse approfondie de la rentabilité (économique, financière, sociale) des grands projets afin de négocier les conditions de financements adéquats avec les partenaires, et d’ améliorer davantage l’environnement des affaires et la gouvernance pour soutenir le secteur privé, moteur de croissance.
Leave A Comment